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Aiko Miyanaga Double lumiere Maison de la Culture du Japon

White Spirit à la Maison de la Culture du Japon par Marie-Anne Chenerie

 

            Imaginez que vous ouvrez une armoire dans la maison de votre grand mère : la première impression que vous aurez est certainement celle d'une odeur , celle de la naphtaline . Peut être pourrez vous apercevoir ces boules blanches, brillantes, cristallisées, cachées au creux des vêtements ou des tiroirs, qui vous regardent comme les habitants secrets de l'armoire , les gardiens d'un temple du passé : odeur d'enfance, de changement de saison, de déménagement, de nostalgie, de mort, peut être ?

 

            « Ne joue jamais avec la naphtaline », me répétait ma grand mère , « c'est dangereux ». effectivement, Wikipedia m'informe que le naphtalène, dont est issue la naphtaline «  est toxique : risque d'anémie hémolytique, peut-être cancérigène  , et , d'ailleurs, le napalm, notablement utilisé lors de la Guerre du Viet Nam était initialement obtenu à partir de Naphtalène (d'où le "na") et d'acide palmique (d'où le "palm") .

            Pas très rassurant, et l'exposition de la jeune japonaise Aiko Miyanaga , à la Maison de la Culture du Japon, donne bien cette impression mélangée de danger, de nostalgie, de mystère : cachés à l'intérieur d'objets ou de meubles chargés d'histoire ( des murs de boîtes aux lettres oxydées , fermées au cadenas, avec des étiquettes mangées d'humidité ) ou des meubles Henri II , si lourds et si froids ( ceux de nos grand mères justement ) , ou des chaises «  de style » aux dossiers en faux cuir ( celles de nos visites dominicales obligatoires chez nos cousins) ,ces bijoux de naphtaline, qui représentent des objets familiers et étranges dans ce contexte : clés, jap-naphtaline3.jpg souliersjap-naphatline-5.jpg, réveil et qui se transforment avec le temps , pour disparaître finalement. 

           jpa-naphatline-6.jpg Vous vous penchez, vous respirez cette odeur , vous avez un peu peur ( l'installation dans l'obscurité avec les pieds de lit, le vieil oreiller taché et le secrétaire à moitié fermé est terriblement évocateur ) , à tel point que vous retrouvez avec soulagement la lumière du front de seine, que domine la Maison du Japon .

 

            Le blanc n'est pas la couleur de l'innocence , Tom Ford le dit d'ailleurs : « le blanc est le nouveau noir » . Quelque soit  le continent, le blanc réconcilie tous les moments sacrés et mystérieux de la vie , tous les passages , du linge de naissance au dernier linceul, ( la «  Reine Blanche » est la reine veuve , traditionnellement habillée de blanc au décès du roi) , les vestales romaines ou la robe de mariée , le blanc pur , sacré, étrange, fantomatique, jamais anodin.

 

            Noblesse aussi du blanc , et je me souviens des exclamations des rédactrices de mode, en avril 2004 , quand une gracieuse septuagénaire britannique  débarque gare du Nord, en blanc, avec quelques touches  de rougequeen-en-blanc.jpget de noir, autres couleurs sacrées . . Et James Dean, Bo Derek ou Courrègescourreges.jpg s'en sont emparés, bien loin des oies blanches sorties du couvent .

            Bravo encore à cette artiste pour son travail subtil , qui nous fait ouvrir les tiroirs de notre enfance , parfois ceux que nous avions enfouis dans notre mémoire .

 

            Oui, les fleurs blanches sont parfois dangereuses ... et les maquillages inquiétantsles cils blancs  .

 

Informations pratiques :

Doubles lumières , jusqu'au 26/06/10, du mardi  au samedi de 12h à 19h

Maison de la Culture du japon

101 bis quai Branly

métro Bir hakeim

tarif 3 €

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