Artiste Graveur Peintre Gravure Etching Print Estampe Eau-Forte Aquatinte Illustrateur Illustration Naissance 1881 Décès 1963 Actualité de l'estampe Alsace Art en Alsace Alsace 1900
Chapelles du XVème et artistes contemporains la même interrogation par Anne Le Menn
Dans le Morbihan, en musardant dans les chapelles qui prolifèrent du coté de Pontivy, vous trouverez des informations intéressantes ; ainsi les saintes portant leur tête dans leur mains ont un nom, elles sont appelées céphalophores, et la région en compte au moins deux. L’une est la sainte éponyme de la chapelle Sainte Tréphine, tandis que l’autre sainte Noyal, à Noyal-Pontivy est réputée pour soigner les maux de têtes.
Ces histoires n’ont pas manqué d’inspirer les artistes qui ont aménagé pour cet été, ces lieux. Dans la chapelle de Sainte Tréphine une œuvre sonore de Suzanne Fritscher « Il y a ce que je sais » décrit l’édifice, dont le plafond peint en rouge et gris qui retrace les mésaventures qui ont conduit, la sainte à perdre la tête, décapitée par mari qui ne voulait pas d’enfant, à la décharge de ce dernier une prophétie lui avait indiqué que sa descendance le tuerai. A Noyal-Pontivy, le céramiste Michel Gouéry a créé une série de têtes qui forment une guirlande sur un des murs.
Faire dialoguer des artistes contemporains avec des chapelles datant majoritairement du XVe et du XVII, est le principe de la manifestation l’Art dans les Chapelles qui arrive cette année à sa vingtième édition avec près de 100 000 visiteurs par an. Plus de vingt chapelles sont à découvrir en suivant des itinéraires, cette chasse aux trésors ou quête du Graal est un jeu délicieux. La verte campagne se laisse découvrir, et l’on se perd avec plaisir avant de trouver la nouvelle chapelle presque toujours accompagnée de sa fontaine, le plus souvent miraculeuse.
Le parcours donne du bon temps quand Rainer Gross fait onduler une gigantesque vague de bois dans la chapelle Saint-Nicolas à Plumiliau. Tandis qu’à la Trinité en Cléguérec, Philippe Mayaux, qui se déclare agnostique a retrouvé les rites de la religion des anciens bretons, mélange de ferveur et de superstition.
Philppe Mayaux peuple un mur d’ex-voto décalés qui résonnent avec ceux que des croyants implorant ou remerciant pour une intervention divine ont laissés, constitués de petites statues aux allures de morceaux humains, le mur rappelle aussi le culte morbide des reliques. L’omniprésence de la mort se manifeste aussi bien dans le jubé XVème, ou avec le Christ si humain « ecce homo » assis à la tête sanglante et triste, que dans les œuvres contemporaines : médaillons contenant des représentations de mains humaines coupées, mobiles de têtes blanches aux longs cheveux filasses. La vitrine où deux silhouettes semblent des décorations d’Halloween et est moins convaincante.
L’ensemble n’est pas sinistre, le soin mis dans la fabrication des objets rassemblés les rendent précieux sans être glaçants, ils sont animés et sonores voire bruyants et plutôt drôles. Ils intriguent et jouent avec l’église qui les accueille dans une partition étrange mais stimulante en réveillant les lieux religieux beaux mais oubliés.
La rencontre entre art contemporain et chapelle ancienne devient alors une évidence. Les hommes d’une foi archaïque et simple qui ont voulus ces édifices et les artistes de notre époque, aimeraient répondre à la même question, celle de savoir où ils vont.
Crédit Photo : Philippe Mayaux, chapelle de la Trinité, Cléguérec, L'art dans les chapelles, 2011 © S. Cuisset et photos H.Horellou
Informations Pratiques
Jusqu’au 18 Septembre
Juillet et aout : tous les jours de 14h à 19h. Fermé le mardi (ouvert le 15 août) et les 3 premiers week-ends de septembre, de 14h à 19h. Entrée libre et gratuite
Accueil et départ des circuits : Maison du Chapelain Saint Nicodème 56930 Pluméliau