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Hommages à Toulouse Lautrec affichiste au Arts Décoratifs.

Hommages à Toulouse Lautrec affichiste au Arts Décoratifs. Jusqu’au 3 janvier 2010,

   
 

Les affiches réalisées par Henri de Toulouse Lautrec sont tellement connues reproduites et ainsi galvaudées, qu’il peut sembler inutile voire déprimant d’aller voir des originaux aux Musée des Arts décoratifs. Pourtant passé le premier moment de désarroi dans des salles d’exposition, sombres, aux murs à nus, recouverts de froides plaques métalliques, la visite s’avère distrayante et didactique.

Le musée des Arts Décoratifs possède 26 affiches, du petit homme boiteux à lorgnon, venu d’Albi avec son chapeau, trainer dans les lieux, glauques et libidineux, mais bien attirants, des folles nuits du Montmartre à la Belle Epoque. Un air de french cancan, peut mettre un point d’orgue à la galerie des poncifs ainsi énumérés. Mais l’exposition sait en sortir, tout en en jouant,  pour nous expliquer qu’Henri de Toulouse Lautrec est un grand lithographe, l’affiche qui prend avec lui son envol, est vite devenue une affaire sérieuse, qui continue à influencer les têtes de ceux qui la regardent.

Des affiches précieuses

La muséographie veut, peut être, nous plonger dans l’ambiance obscure des nuits de la période  de 1891 à 1900, pendant laquelle, les affiches furent créés. Mais la faible lumière a pour objectif essentiel,  de protéger ces affiches fragiles et rares.

Henri de Toulouse Lautrec, conseillé par le galeriste  Maurice Joyant,  a su préserver ses estampes en effectuant des tirages limités et en effaçant les pierres après que le nombre de tirage souhaité ait été obtenu. Elles ont très vite été collectionnées, l’artiste étant déjà connu quand il les a réalisées, et l’affiche ayant suscité un engouement énorme vers la fin du XIXème siècle.

Les affiches présentées sont de magnifiques tirages et comportent souvent de savoureuses remarques : un petit dessin de l’artiste, comme le délicieux croquis de patineuse sur celle représentant Misia Natanson pour la Revue Blanche.

L’affichomanie

Henri de Toulouse Lautrec a contribué à la passion pour l’affiche qui s’est développée à cette période et que certains on appelé l’affichomanie.

Cette frénésie se constate par le nombre de publication qui sont consacrées à cet art qui passe au statut d’art « majeur ». Ce cher Clément-Janin, auteur d’un article dans Byblis sur Maurice Achener,  dirige la revue « l’estampe » qui dont des  numéros sont dédiés à l’affiche. Le galeriste Edmond Sagot se spécialise sur le créneau Les grands journaux quotidiens ont leur rubrique régulière sur l’actualité de l’affiche. Léon Deschamp (1864-1899) fonde, quand à lui, la revue artistique et littéraire «la Plume » et organise conférences, concours et expositions dont le « salon des cents » pour lequel il demandera à de fabuleux artistes la réalisation des affiches : Alphons Mucha, Pierre Bonnard, Adolphe Willette, Eugène Grasset (la dame du Larousse Illustré), Jules Everpoel et Henri de Toulouse Lautrec.

Auteur  de nombreux livres sur l’estampe et grand collectionneur, Henri Beraldi (1849-1931) dira « Aujourd’hui c’est l’affiche qui donne des joies à l’amateur d’estampes ».

 

Influence de l'art japonais

Les œuvres d’Henri de Toulouse Lautrec sont imprégnées de références à l’art japonais dont il est un connaisseur passionné, comme beaucoup d’artistes de l’époque. Cette influence se concrétise par son  monogramme, inspiré des ornements des sabres japonais. Par l’utilisation de grands aplats de noir pour ses personnages, souvent détourés ou bien cerclés d’une couleur pour obtenir un effet de cloisonnement. Enfin, il laisse  apparaitre, dans certaines zones,  le blanc du papier. L’exposition montre comment ces techniques sont employées sur les affiches présentées.

 

Des affiches qui dévoilent un homme étonnant

L’exposition sait placer près des œuvres, les informations et les anecdotes pertinentes sur le contexte de leur création. Elles nous permettent  de regarder avec un regard neuf ces images connues.

L’affiche  réalisée pour le salon des cents est celle d’une femme sur le pont d’un bateau. Elle représente, une inconnue qui  fascina Henri de Toulouse Lautrec, passager sur un cargo pour un voyage le Havre Bordeaux. Pour rester à sa proximité il poursuivi la traversée jusqu’à Dakar, mais sans jamais lui oser lui parler.

Le dessin qui représente la troupe de mademoiselle Eglantine est recopié d’une photo de cette troupe. Elle comportait des artistes aux noms évocateurs : la déjà nommée Eglantine, Jane Avril, Cléopâtre et Gazelle.

Jane Avril, quand à elle, mainte fois représentée dans une posture acrobatique, mais très intéressante d’un point de vue graphique, avait la réputation de « danser comme une orchidée en délire », nous n’aurions pas forcement pensé à cette association.

Certaines affiches générèrent des scandales, d’autres furent refusées, l’affiche de publicité pour la chaine à vélo Simpson, sur le prétexte que cette dernière n’était pas assez ressemblante. Celle sur Aristide Bruant aux Ambassadeurs, ne plaisait pas à l’organisateur du spectacle, mais fut imposée par le chansonnier puis jugée « épatante » par le public.

Mais, la plus étonnante est celle de l’Artisan Moderne, sous le regard désapprobateur de son employée, en  tablier, une cornette sur la tête, une dame est dans son lit, sur lequel trône un petit chien, et reçoit l’artisan marteau et mallette à outils à la main. L’homme représenté est un bijoutier d’art, ciseleur chez Maty et a pour le moins une expression troublante.

Les grands de l’affiche contemporaine rendent hommage à Henri de Toulouse Lautrec

L’exposition présente en parallèle aux affiches d’Henri de Toulouse Lautrec, celles de graphistes contemporains. En 2001, ils ont proposé un hommage pour la commémoration des 100 ans de la mort de l’artiste. Avec les codes graphiques actuels, ces acteurs majeurs des publicités qui nous cernent donnent leur vision de l’artiste.  Ce face à face ne m’a pas paru indispensable, les associations entre les affiches contemporaines et celle d’Henri de Toulouse Lautrec, perturbent la lisibilité de l’exposition.

Détails pratiques : Les Arts Décoratifs - Publicité 107 rue de Rivoli  75001 Paris
01 44 55 57 50, du mardi au vendredi de 11h à 18h, le samedi et le dimanche de 10h à 18h, le jeudi : nocturne
jusqu’à 21h

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