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Maurice Achener Son initiation à la gravure par Peter Halm (1900)


L'historien d'art Noel Clément-Janin (1862-1947)

Clément-Janin
était un des collaborateurs de Jacques Doucet, le couturier et collectionneur à l'origine de la blibliothèque INHA (Institut National d'Histoire de l'Art) de Paris. 

Au printemps 1923, Clément-Janin écrit un article sur Maurice Achener dans la revue Byblis[1]. Il y conte, les débuts de Maurice Achener à l'eau-forte, par un dialogue entre Peter Halm professeur et Maurice Achener alors son élève à Munich. Maurice Achener a 20 ans et vient suivre l'enseignement de l'académie des Beaux Arts : une petite leçon de gravure pleine d'humour, qui semble démontrer que l'eau-forte c'est plutôt facile.


La pédagogie de Peter Halm pour formation à la gravure


« Peter Halm  était un excellent professeur qui n’obligeait pas ses élève à l’imiter. Il lui enseigna le dessin, et quand il constata que son jeune disciple en savait suffisamment, il le jeta au figuré bien entendu, dans l’eau forte. Un jour à la veille des grandes vacances, il lui apporta un cuivre de la dimension de celui de la Pièce aux Cent Florins[1], et lui dit :

-          « Si vous ne travaillez pas pendant deux mois, vous vous ennuierez. Prenez ce cuivre et faites une eau-forte.

-          « Une eau-forte ? mais je ne sais pas le premier mot de métier !

-          « Bah ! Quand on sait dessiner, on sait graver. Et vous allez voir comme c’est facile. »

-          Il prend son couteau, fait sauter sur le bord de la plaque qu’il avait vernie une petite écaille et met le cuivre à nu :

-          « Répandez de l’acide à cette place et il entamera le métal. C’est tout le principe de l’eau-forte. Au moyen d’une pointe, dessinez votre sujet du mieux que vous pourrez, et …vous me l’apporterez. Je le ferai mordre. »

-          Néanmoins devant le peu de chaleur de l’élève en présence d’un si grand cuivre, il lui en rapporte le lendemain un plus petit, et c’est lesté de ces deux plaques que Maurice Achener repartit pour Strasbourg, où il devait passer ses vacances.

-          Quand il revient les deux cuivres  dessinés, et qu’il demanda à Peter Halm de les faire mordre :

-          « Moi ? Jamais de la vie ! Un bon ouvrier termine lui –même son travail ! Demandez quelques conseils à vos camarades et allez-y ! »

-          Le jeune homme «y alla » et, par bonheur, ne rata pas ses morsures. Il fit rapidement de tels progrès que Peter Halm exposait ses eaux fortes dans les salles de cours et lui procurait des amateurs.

[1]   Byblis miroir des arts du livre et des l'estampe, est une revue spécialisée qui s'était donné pour tâche de "servir la Gravure et la Typographie francaise". Pour ce faire elle publiait quatre fois par an "des gravures et des planches originales accompagnées du texte des écrivains spécialisés". Dans une de ces publications de l'année 1923 nous avons pu relever le commentaire suivant "l'estampe n'est plus comme au temps de notre jeunesse le tableau du pauvre".

[1] La Pièce aux cent florins  gravure de Rembrandt  Achevée vers 1649 Eau-forte, pointe sèche et burin. 281 x 394 mm  BNF
[1] Illustration de l'article Photographie de Maurice Achener vers 1900


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