Avis aux esthètes rennais, le peintre de Jean Le Gac a laissé des Messages, il a posé ses pénates en Bretagne, c’est bath ! selon l’expression qu’utilisait ma grand-mère. Il est visible dans la galerie Nathalie Clouard, tout près de l’école des Beaux-Arts.
J’ai essayé de les décoder, ses messages : détail d’un torero à terre dans un vêtement d’une belle texture colorée, mais également la paire de lunette d’aviateur boîte d’aquarelle, boussole…. Des autoportraits du peintre ainsi équipé, sans doute paré au départ imminent sur sa mobylette, pour de nouvelles aventures. Il est possible d’observer une utilisation intensive du post-it pour communiquer les informations qui seraient utilisables. Tout cela reste un peu opaque au niveau du contenu « ce sont des œuvres F.O.M.E.C mnémotechnique militaire afin de se rappeler les consignes pour se cacher et se protéger en face d’ennemis. »
Quel plaisir de retrouver Jean Le Gac, après la belle exposition à Paris au carré de Baudoin dans le XXe arrondissement (voir article) , l’alliance du dessin classique d’inspiration déjantée et du texte me séduisent toujours par leur humour et leur décontraction. Du beau travail, d’un artiste déterminé à « …déclencher l’opération contre l’obésité de l’art ».
Jean Le Gac sait cultiver la modestie et l’humour, si tout le monde en faisait autant , ce serait vraiment bath !
Paris Tableau , Salon de la peinture Ancienne : à quoi rêvent les marchands? par Marie-Anne Chenerie
Aujourd'hui, n'importe quel acteur du marché de l'art ( français ou international ) vous le dira , un Basquiat se vend beaucoup mieux et incomparablement plus cher qu'un Louise Moillin ou un Lucas Cambiaso, le dernier Modigliani a « fait» 76 M $ à New York et une acrylique sur toile de JonOne, artiste «street art» se vend 32 500 € cet automne chez Artcurial . Savez-vous, comme le souligne le galeriste Jean-François Heim qu'avec le produit de la vente du Modigliani, il est possible de constituer une collection unique de chefs d'oeuvre de l'art ancien ?
Que faire pour affirmer la présence et l'importance de la peinture ancienne, celle sans qui tous ces artistes n'existerait pas et qui reste boudée par le marché . Certes les riches clients du Golfe , de la Chine ou de l'Inde rachètent leurs antiquités et leurs pièces de maitre , mais aujourd'hui, comment valoriser à son juste prix un «fonds d'or» italien, ou la vue intérieure et dépouillée d'une église flamande , ou une page d'études au lavis d'un peintre peu connu ?
La réponse est apportée par 10 grands marchands parisiens : le 16 décembre 2010, ces spécialistes du tableau ancien se réunissaient ( en présentant chacun une de leurs oeuvres préférées ) pour le lancement de Paris Tableau, le premier salon du tableau ancien , avec pour objectif de promouvoir les galeries spécialisées dans la peinture de 1300 aux années 1850, et assurer le rayonnement de la place de Paris, mise à mal par d'autres grands salons .
Alors, à quoi rêve un marchand de tableau ? Tous répondent : acheter, toujours acheter . Ces personnages, brillants, policés, cultivés, souvent , mais pas toujours , génétiquement programmés , comme les Aaron ou les Jonckheere, nous disent tous que, ce qui les fait vivre ( non pas au sens financier mais au sens de l'énergie vitale ) , c'est la recherche, la poursuite , parfois vaine, ou la découverte inattendue , l'émotion extraordinaire qui se retrouve dans une salle des ventes de province devant un dessin apparemment anodin, ou lors de la dispersion d'une collection qui n'intéresse pas les héritiers , trop attirés vers d'autres valeurs .Bref, bien avant la vente , c'est l'achat et tous les risques qui vont avec . Un tableau qui se vend bien est un tableau qui a été bien acheté , et pour réussir l'achat , une seule obligation : avoir «l'oeil» , construit par des années de confrontations avec des oeuvres de toutes qualités.
Oui, mais certains ajoutent avec transparence : pour bien acheter aujourd'hui, il faut aussi de l'argent, parfois beaucoup d'argent.
En effet , aujourd'hui, le marchand est confronté à une autre difficulté, ou une autre opportunité diront certains : Internet a rendu l'offre immense et ouverte , théoriquement à tous, a permis la comparaison des prix et la diffusion des tableaux à une dimension qui n'a plus rien à voir avec les conditions de travail d'il y a seulement quinze ans . Et le marché va si vite qu'un amateur lointain, étranger et fortuné aura lui repéré le tableau, dépêché des « voyeurs», je veux dire des spécialistes qui eux , verront vraiment le tableau et non son image et verrouillé l'achat s'il en est jugé digne . Or , disent tous ces passionnés , un tableau n'est pas une image virtuelle, mais une toile, un châssis, des couches successives de pigment , une histoire , un voyage parmi tous ses possesseurs, comme ces kakemonos japonais sur lesquels chaque acquéreur apposait son sceau et prenaient ainsi part à l'oeuvre d'art . ..
Acheter est devenu difficile et le métier doit changer ..
Mais tous disent leur rêve secret d'acheter un Chardin ou une nature morte aujourd'hui perdue de Goya , mais aussi des peintres moins connus et surtout leur souhait de créer une relation suivie , confiante et réciproque avec un collectionneur .
Mais aussi, quel merveilleux métier ! Savez vous d'ailleurs comme le fait remarquer un des marchands présents , d'où vient le mot négociant ? Cela veut dire étymologiquement celui qui n'a pas de loisir, de repos . Moi je trouve que c'est , en ce qui concerne le marchand d'art , plutôt celui qui a l'immense chance de faire de sa passion son métier et donc pour qui le mot « loisir» n'a plus de sens réel .
Vendre de la peinture ancienne : un métier jeune , qui demande «oeil» et argent, un métier d'émotion .
Cet article a été rédigé suite à la présentation le 16 décembre 2010 du projet « Paris tableau » et des interviews des marchands représentés; les sources- interviews et iconographie – en sont le dossier de presse .
Les dix marchands présents étaient : Hervé Aaron, Eric Coatalem, Georges de Jonckheere, Bertrand Gautier et Bertrand Talabardon, Bob Haboldt , Jean-François Heim, Jacques Leegenhoek, Giovanni Sarti, Claude Vittet .
Paris Tableau, salon de la Peinture Ancienne , du 4 au 8 novembre 2011, à Paris
1453, c'est l'après-guerre de 100 ans. C'est la fin des désastres de la guerre.
Les rois de France, Charles VII puis Louis XII que la Duchesse Anne de Bretagne épousera successivement, embellissent leurs châteaux, leurs églises, leurs bibliothèques, imités par les seigneurs, les prélats, et les riches bourgeois. Les artistes sont groupés autour des cours brillantes et les échanges de toutes sortes s'établissent, venant aussi bien des Flandres que d'Italie.
C'est le matin du monde.
Les techniques présentées frappent par leurs perfections : peinture, sur bois, sur verre, sur parchemin, tapisseries, orfèvrerie, émaux, médailles, sculptures de pierre, de terre, meubles sculptés. Une grande place est réservée aux livres, livres d'heures, vie du christ et des saints, et aussi les classiques, car tous ces seigneurs sont des érudits; la bibliothèque de la Reine Anne est célèbre. Les enluminures sont d'une virtuosité sans pareille, où l'or se mêle aux couleurs éclatantes. La peinture religieuse est dominée par le Maître de Moulins, dont trois œuvres sont présentées : la Nativité, où le cardinal Rolin, le donateur, se tient en retrait, recueilli, ( musée d' Autun), Ecce Homo (musée de Bruxelles), et l'Annonciation, (partie à Chicago). Les trois tableaux expriment une vie intérieure, une grande spiritualité. Cependant, l'impression générale, malgré l'iconographie dramatique, est l'amour de la vie, de la beauté: l'Annonciation, toute baignée de vie surnaturelle, montre deux beaux jeunes gens aux vêtements somptueux. Le Christ et Marie-Madeleine au matin de la Résurrection se rencontrent dans une nature idyllique, dans une lumière d'aurore : le Christ est un jeune homme svelte, au suaire élégamment drapé, son auréole coquettement inclinée sur l'oreille, et Marie-Madeleine une belle jeune fille à la robe bleue, qui semble cueillir des fleurs. Entre eux, un arbre de vie symbolique. Plus loin, une tapisserie "mille fleurs" montre jeunes seigneurs et belles dames dansant dans une clairière semée de fleurs. Une autre tapisserie une charmante Pénélope devant son petit métier à tisser : c'est la sœur jumelle de la suivante de la "Dame à la Licorne" du musée de Cluny (musée de Boston). Les vierges à l'enfant, presque des adolescentes, charmantes, un peu boudeuses, les cheveux blonds ondulés, aux vêtements raffinés, évoquent le printemps de la vie. Notons au passage la performance de Michel Colombe, sculpteur de la Reine Anne, qui réalise une très jolie vierge en terre cuite. Et le charmant saint Adrien (vitrail) avec son bonnet de velours à la mode et coiffé "à la Jeanne d'Arc", comme on dira beaucoup, beaucoup plus tard... Et pourquoi donc le Cardinal Rolin se fait-il accompagner de son petit chien, sagement assis sur la pourpre cardinalice ? Tout simplement parce qu'il fait partie de sa vie. Même les petits gisants en marbre de deux des enfants de la Reine Anne évoquent, plus que la mort, la fraîcheur de l'enfance. Clin d'œil à la beauté dans le relief de la Dormition de la Vierge : son âme s'envole au ciel sous la forme d'une ravissante Aphrodite nue.. . Un autre clin d'œil : le jeune et futur François Ier en inattendu Saint Jean-Baptiste par Clouet, au sourire facétieux, son impossible nez adouci par un teint de lys et de roses...Et puis les premiers livres imprimés, et puis j'en oublie beaucoup...
Mais l'exposition est visible au : Grand Palais jusqu'au 10 janvier 2011
Information Pratique :France 1500 entre Moyen Age et Renaissance, Galeries nationales Grand Palais, entrée Clémenceau. Tous les jours (sauf le mardi) de 10h00 à 20h00, nocturne le mercredi jusqu’à 22h tarif 11 €,
Philippe Auriol: du décoratif au sacré ! par Marie-Anne Chenerie
Lorsque vous voyez ces peintures, votre première réaction est :« comme c'est agréable! » : couleurs, motifs , thèmes de la vie courante, avec un léger exotisme ; devant ces peintures ou gravures fixées sur verre ou sur plexiglas, vous ressentez une sorte d'optimisme, de gaieté et vous vous félicitez de ne pas retomber, comme souvent en art contemporain dans ces « happenings » violents et perturbants, dans ces démarches intellectuelles par lesquelles vous êtes supposé admirer une basket collée au mur ou une toile improbable, blanc sur blanc .... Mais est-ce seulement « joli » , comme le disait notre professeur d'arts appliqués lorsqu'il trouvait un travail bien fait, agréable, mais , sans réelle profondeur, sans prise de risque, ce qui était pour lui, excellent professeur, la reconnaissance par excellence d'un travail d'artiste.
Ici la paire de baskets est peinte, ou plutôt dessinée et mise en scène
Une question importante se pose alors : l'œuvre a t elle été conçue en fonction du sentiment intérieur de l'artiste , ou d'une attente supposée du public ?
Il y a certes une démarche décorative, dans le vrai et noble sens du terme: l'inclusion de motifs asiatiques par exemple , les panneaux colorés ou décorés , la mise en page , l'impression que nous avons de voir des papiers collés , parfois à la limite d'une publicité très bien faite, un illustrateur qui met en scène des objets familiers .
Ensuite : pourquoi choisir des objets , et non pas des visages, des paysages, des abstractions ? Je réponds (mais lui même le fera dans l'interview ci dessous ) , que , s'il a choisi de peindre la réalité ( les objets, les « sacrés » objets ) parce que ce sont des objets qu'il aime , parce que ce sont des objets que tout le monde peut aimer , parce qu'il les trouve beaux, parce qu'ils sont pour tout le monde.
Tout ceci nous fait beaucoup penser aux artistes pop, direz vous . Alors , Philippe Auriol artiste pop ? Selon la définition de Warhol, , « Les artistes pop faisaient des images que n'importe qui pouvaient reconnaître à la seconde , en descendant Broadway – images de BD, tables de pique nique, pantalons pour homme, célébrités, rideaux de douche ; frigidaires , bouteilles de coca, toutes ces choses magnifiques que les Expressionnistes Abstraits se donnent tellement de mal à ne pas remarquer »; « Les artistes pop préfèrent, en apparence, l'anecdote au sacré, la distanciation à l'introspection » ( je cite Hector Obalk dans son excellent ouvrage « Andy Warhol n'est pas un grand artiste » ) ; oui, artiste pop, mais à sa manière bien personnelle.
Donc pour répondre à ces différentes questions , posées devant les derniers tableaux de Philippe Auriol, , je dirais simplement :
Cet artiste nous fait remarquer la réalité, non pas violente et dure, mais gaie, colorée, affectueuse, amicale , familière : il aime les choses, et ce qu'elles nous disent ;
Il est entièrement subjectif , car l'objet n'est pas considéré comme un objet , mais comme un signe perçu par le sujet, le peintre, puis le spectateur.
Et maintenant , laissons lui la parole, puisqu'il a bien voulu répondre à quelques questions :
Quel est le rapport avec l'Asie , l'art asiatique ?
En fait, ce que j'aime dans l'art asiatique c'est ce mélange de simplicité et de subtilité , qui n'apparait pas tout de suite, et qui se dévoile à ceux qui prennent le temps de regarder ; c'est aussi l'importance du trait, du tracé , du graphisme .
Mais si je veux être plus exact, ce n'est pas seulement l'art asiatique qui m'attire , mais je vais naturellement vers ce qui me touche : je n'ai pas une démarche intellectuelle, mais une démarche affective et je me laisse toucher par ce qui est pour moi important
Quel est le rôle du dessin dans vos œuvres ? Et la place de la technique de gravure ?
Pour moi, la structure, l'armature dessinée est très importante , c'est par cela que je commence . Dessiner m'aide à démarrer une idée , un projet d'oeuvre . La couleur arrive après et il se peut que l'oeuvre évoluée soit bien différente du projet initial . Mais le tracé , le dessin a été au démarrage . Qui sait d'ailleurs ce qu'il adviendrait si je renonçais à ce structures dessinées ?
Je suis d'ailleurs intéressé par deux démarches particulières: celle du dessin ( le portait tout particulièrement ) et celle de la sérigraphie, non pas en tant que moyen de reproduction, mais comme expression créative .
Pourquoi de l'or et de l'argent sur vos tableaux récents ?
C'est en voulant rendre le métal d'une cafetière familière que j'ai utilisé pour la première fois le métal et j'ai aimé cette façon de faire bouger la peinture quand on se déplace , ou selon la lumière, par les reflets , les brillances . Bien sûr, direz-vous , il y a aussi l'or byzantin et ce qui pour moi reste une référence , le diptyque wilton
Objets « sacrés » ?
Oui, sacrés parce qu'ils ont une forte personnalité , et puis j'ai aussi voulu exprimer le respect dû à ces objets de tous les jours , aux service qu'ils nous rendent, au travail qui leur a permis d'exister
Hockney ?
Pour moi un grand artiste, toujours en recherche, pour essayer de nouvelles techniques renoncer à ce qu'il sait faire et fait sa gloire , bref un artiste qui « prend des risques ».
Informations pratiques : La dernière exposition de peinture acrylique sur plexiglas vient de se terminer à Paris, mais le site de Philippe Auriol vous permettra de retrouver toutes ses oeuvres .
La grande Galerie du Louvre : un endroit unique au monde par Marie-Anne Chenerie
J'ai toujours aimé marcher dans la Grande Galerie du Louvre, et , chaque fois que je le peux, je reviens dans cet espace , si étrange .
L'exposition récente « le Louvre au siècle des Lumières » revient sur l'histoire du « palais / musée » et, particulièrement de la Grande Galerie, reliant, comme le montre très bien la maquette exposée de Rémi Munier , le Palais au Musée .
Est-ce une promenade, un couloir, une rue, une salon immense , un volume à ce point étiré que la mise en espace des œuvres est une véritable gageure ? Un demi kilomètre de plancher ciré et de fenêtres qui ouvrent sur des vues sublimes de la Seine ou des arbres des Tuileries , ou bien ces cars , qui, comme de gros hannetons viennent déposer leur cargaison de fourmis empressées et studieuses .
L'espace est, par rapport à sa largeur, démesurément long et , si vous vous laissez aller à marcher un peu vite , c'est comme si vous étiez immobile et si les tableaux venaient au devant de vous , comme dans un voyage en train par exemple. Voilà de plus votre enfance qui resurgit : ce tableau , si souvent vu dans votre « Lagarde et Michard » et qui fait remonter l'ennui de ces longues heures de lycée , et puis, de temps en temps, arrêt sur image :
C'est ce portait italien extraordinaire, cet homme au nez bourgeonnant devant ce visage si pur de l'enfant et surtout cette merveilleuse intimité entre eux , traduite par la main enfantine sur le costume rouge , ou encore cette Madone de Bellini, dont les ors , les bleus et les noirs se répondent exactement., ou ce tout petit tableau, un Saint Jérôme à la pose torturée, dans un paysage torturé Vous voilà arrêté dans votre marche, vous plongez dans le tableau, mais très vite, le suivant vous appelle et vous reprenez votre voyage, pour en sortir un peu étourdi , par cette proximité et ce foisonnement de chefs d'oeuvre .
Je me suis toujours plongée avec délectation dans les tableaux d'Hubert Robert , La Grande Galerie du Louvre en ruine, qui est présentée dans la courte exposition ( mais trop peu mise en valeur à mon sens ) : le célèbre palais parisien ne sera un jour qu'une ruine ( l'avertissement de la révolution qui gronde déjà ? ) , à l'instar de ce que sont devenus pour nous les monuments romains . Si cette vue au plafond effondré nous trouble tellement, c'est sans doute que nous savons notre civilisation mortelle, y compris dans ce qu'elle a de plus reconnu et de plus « éternel » . Mais c'est aussi la pérennité de l'Art , ici symbolisés par l'Apollon du Belvédère , chef d'oeuvre absolu et intemporel .
Et j'aimais aussi cette ambiance autrefois lieu de rencontre, de promenade galante , où des artistes venaient y travailler , aujourd'hui remplacé par un défilé de visiteurs , souvent distraits , fatigués parfois saturés, ou qui sont simplement venus rendre un culte obligatoire, tel le culte du dimanche après midi . Ils défilent devant le regard de quelque personnage de Caravage ou de Vinci, , qui observe, impassible , ces étranges déambulations. Parmi tous ces êtres, les plus vivants en sont peut être pas ceux que l'on croit ….
Informations pratiques :
Le Louvre
Grande Galerie
Denon 1e étage Grande Galerie - La peinture en Toscane et en Italie du Nord, XVe - XVIe siècle
Exposition : le Louvre au temps des Lumières , jusqu'au 7 février 2011
Ernest Pignon-Ernest : le devoir de révolte par Marie-Anne Chenerie
Qu'y a t-il de commun entre la Commune de Paris, les massacres du métro Charonne, la disparition du jeune communiste Maurice Audin, mort en Algérie , Arthur Rimbaud, et les catacombes de Naples ?
La violence répondrez-vous, et c'est juste : violence du thème , de la mise en scène , de ces dessins de fusillés collés sur les marches du métro, violence des fugues et de la révolte de Rimbaud , violence de la torture en Algérie …
Mais à cette violence répond l'espoir, l'espoir qui porte la résistance , comme le retrace si bien l'histoire des Communards , dans ce Musée d'Histoire de Saint Denis : Ernest Pignon-Ernest exprime par ses dessins collés dans la rue le droit de résistance absolue de l'individu face à un pouvoir injuste, qui peut d'ailleurs être le pouvoir de la mort .
Pour moi, ce mode d'expression : papiers dessinés et collés sur les lieux mêmes du drame , contribue exactement à ce message ,en faisant remonter ce passé , parfois inconnu de notre mémoire consciente, mais qui vient nous interpeller.
Ernest Pignon-Ernest est également l'homme des contrastes , et son œuvre pointe l'ambigüité de notre existence et de nos actes : il y a une très grande force dans ces dessins , comme ici à Naples , mais aussi toute la fragilité du papier , exposé à la rue , à la pluie, aux piétinements, comme dans le métro .
Egalement, simple, comme ce portait de Maurice Audin, mais si sophistiqué, car collé dans le lieu même de son arrestation et dans ce pays musulman, l'Algérie, où la reproduction même de l'image humaine est un défi .
C'est aussi, comme nous l'a expliqué l'artiste lors de la conférence donnée ce 27 novembre à Saint Denis, ( un personnage simple, accessible , plein d'humour et de sincérité ) , une combinaison entre la présence ( ces papiers collés la nuit le plus souvent sont là le matin, au vu de tout le monde) et l'absence : ils nous disent un événement passé, des disparus, des morts , des absents, comme ce papier qui finira par disparaître, mais aussi la permanence des idées qu'ils ont défendu . Ces personnages sont sont fugaces et éternels, puisque le geste de l'artiste les a réinstallés dans notre mémoire , de façon forte et subtile .
Alors qu'en est-il de ces grandes figures mystiques catholiques : Marie-Madeleine , Thérèse d'Avila, Marie de L'Incarnation ? Je reconnais que j'ai d'abord été un peu dérangée par cet exhibitionnisme , ces corps aux seins plantureux , déshabillés plutôt que couverts , dans des postures qui traduisent des sensations extrêmes ? Bien sûr, il est clair que l'extase est un état paroxystique , contradictoire, ces femmes ayant d'ailleurs exprimé dans leurs écrits une grande sensualité « d'épouse du Christ » , tout en infligeant à leurs corps souffrance, mortification, dans une vraie délectation masochiste . C'est sans doute cette ambigüité qui m'a troublée et le génie de l'artiste est de traduire justement ces deux attitudes ambivalentes : un corps sensuel et l'aspiration à n'être qu'une âme, en ayant nié ce corps . Le Bernin a, dans ses sculptures et dessins , fortement marqué cette ambivalence.
La mise en scène à Saint-Denis est magnifique et ici aussi l'intrication du lieu et des dessin fonctionne merveilleusement bien : le reflet des dessins dans cette eau noire exprime exactement « l'esprit des lieux »
Ernest Pignon- Ernest est un poète: nous rencontrons dans ses dessins des êtres dont la sensibilité et la liberté révèlent d’effroyables vérités, ébranlent conformisme et institutions , en osant nous montrer des images de mort et de vie .
Les illustrations de cet article sont tirées :
pour les dessins de l'exposition de saint Denis des excellentes photographies prises par M. Saget
pour les autres oeuvres, du blog le monde.fr et des dossiers de presse des expositions précédentes.
Pour exprimer son âme , on n'a que son visage …. Par Marie-Anne Chénerie
On parle beaucoup sur la photo, on dit tout et son contraire, chacun s'autorise un avis, ce média étant plus familier que la peinture ou la sculpture …
Aussi, je vous conseille d'entrer dans l'exposition « Portraits d'écrivains » à la Maison de Victor Hugo , place des Vosges , sans lire les panneaux de commentaires, ou les critiques du catalogue . Regardez d'abord, laissez vous absorber par ces yeux, ces mains, ces rides, et , si vous n'avez pas reconnu l'auteur photographié , découvrez de qui il s'agit . Voici que se renforce , se complexifie ou se déconstruit le personnage que vous croyez connaître , par ses écrits ou les récits de sa vie .
Voici le regard fou de Robert Desnos , qui vous « cueille » dans l'escalier, regard vert de pervers , diriez vous si vous ne connaissiez pas son combat contre le nazisme et ses poèmes pour enfants , comme la fourmi :Une fourmi de dix-huit mètres/ Avec un chapeau sur la tête,/ Ça n'existe pas, ça n'existe pas./ Une fourmi traînant un char / Plein de pingouins et de canards, / Ça n'existe pas, ça n'existe pas/. Une fourmi parlant français, / Parlant latin et javanais, / Ça n'existe pas, ça n'existe pas. / Eh! pourquoi pas?,poème qui m'a toujours ravie .
Puis le visage étonnamment serein de Julien Gracq, qui vient de refuser le prix Goncourt , ou le regard narquois de Marguerite Duras, derrière ses immenses lunettes ,ou les yeux de velours, battus, d'André Malraux.
Mais une citation arrête mon regard, celle de Cocteau : « Pour exprimer son âme , on n'a que son visage …. ». Le visage, comme le dit la sagesse populaire, miroir de l'âme, lien entre le visible et l'invisible , ou plutôt , ce qui nous permet de voir l'invisible . Diderot, citant le mot de Quentin de la Tour ( un peintre, non un photographe, mais la démarche est la même ) le dit très bien « Ils croient que je ne saisis que les traits de leur visage, mais je descends au fond d'eux mêmes à leur insu et je les emporte tout entiers ». Ainsi , tout ce qui pourrait « exprimer l'âme », la démarche, la voix, le geste , tout ceci pourrait se retrouver dans ce concentré d'expression qu'est le visage . Et c'est vrai qu'en regardant ce fameux daguerréotype d'Alexandre Dumas, on croit voir tout le personnage , truculent, prolifique, ironique , majestueux , si étonnamment métis . Ne serait-ce d'ailleurs pas également l'âme du photographe, qui transparaitrait dans son cliché?
Et comment ne pas être frappé également par l'évolution de ces visages , dans lesquels on ne peut s'empêcher de penser que l'âme apparait au fur et à mesure de l'âge, de la folie, ou de la maturité : Antonin Artaud au beau visage jeune et lisse , qui se transforme en un être grimaçant et incontrôlé , Marguerite Duras , dont nous recherchons, étonnés, incrédules, l'architecture du visage si pure dans ce portait vivant et ridé, Malraux, dévoré de tics , après nous avoir montré, lui aussi un visage serein , profond, aux émotions dominées : l'âme se serait elle fait un chemin , au fur et à mesure où la vie de l'artiste a avancé?
Bien sûr, l'esprit de l'artiste est aussi présent dans ces compositions construites, affectées , Victor Hugo, le maître des lieux, poète maudit sur le Rocher des proscrits, homme aux yeux clos qui écoute Dieu ( rien que ça ..) , jusque sur son lit de mort ,théâtral, noble , définitif . Se moque t-il de nous, de lui même, dans ces compositions ? Veut il nous persuader de son personnage : bon grand père, homme écrasé par sa pensée, maître des lieux, penseur absolu ?
En descendant, un gardien, gentil, sentant sans doute mon intérêt, me précise que je n'ai pas vu les appartements de Victor Hugo; je réponds que je les connais déjà, ce qui est vrai, mais je ne lui dis pas que je souhaite marcher place des Vosges, seule, tous ces visages m'accompagnant et me parlant .
Oui, tout compte fait, le poète a raison , comme toujours: le visage exprime l'âme .
Les photos de cet article sont extraites des 3 fonds présentés dans l'exposition : les archives de la maison de Victor Hugo, les archives de la collection Roger Viollet et celles de la Maison Européenne de la photographie
La Maison de Victor Hugo a organisé également une excellente exposition sur l'orientalisme
Les Arts décoratifs japonais: beau, créatif, traditionnel par Marie-Anne Chenerie
Voici des motifs décoratifs :
Les uns, en couleur , sont des motifs européens « Art Nouveau », l'autre est un motif classique de carpes japonais . Cette simple comparaison suffit à montrer les très fortes interactions entre Art nouveau , Art déco et art décoratif japonais .
La Maison de la Culture du Japon, qui a déjà été citée dans ce blog pour sa très belle présentation autour d'installations en naphtaline présente une courte mais intéressante exposition à ce sujet : « Les Arts décoratifs Japonais face à la modernité 1900/1930 » .
Il est étonnant de voir les imbrications de ces deux styles, tous deux émanant d'une période de créativité étonnante.
Je voudrais d'abord, sans vouloir paraître pédante, rappeler quelques principes de base de l'art décoratif, donnés par le grand architecte et décorateur Owen Jones (1809/1874) ; voici, en illustration, quelques exemples de ces motifs japonais présentés dans l'exposition, illustrations exactes de ces théories prises dans son grand ouvrage « La grammaire de l'Ornement » qui sert encore aujourd'hui de bible à beaucoup de professionnels.
J' ai choisi deux propositions théoriques , parmi les « Principes généraux de l'arrangement des formes et des couleurs dans l'architecture et dans les arts décoratifs », qui correspondent pour moi, aussi bien à l'art décoratif japonais qu'aux arts décoratifs des années 1900/1930.
Proposition 10: L'harmonie de la forme consiste dans la juste balance et dans le contraste des lignes verticales, horizontales, obliques et courbes
Proposition 13: Il ne faut pas employer comme ornements des fleurs ou autres objets tels qu'on les trouve dans la nature , mais simplement des représentations conventionnelles fondées de ces objets, assez ressemblantes à leur modèle pour en rappeler le souvenir, mais assez artificielles pour ne pas détruire l'unité de l'oeuvre qu'elles servent à décorer .
Le Japon a ouvert ses frontières commerciales dans les années 1850, son style a attiré les foules lors des expositions universelles (celle de 1900 en particulier ) et la passion de célèbres amateurs : les Goncourt , Edmond, en particulier , amoureux du japon et collectionneur, Monet, Manet ; les artistes japonais, à leur tour intègrent, assimilent cet esthétisme et cette culture , dans les mouvements de l'ère Meiji, qui s'ouvre en 1868 , puis Taischo, ou Sekido .
Ce que je trouve merveilleux dans ces œuvres, ce sont ces valeurs éternelles , le respect du beau, y compris dans ces infimes détails ou nuances , la vibration entraînée par ce sentiment de beauté fragile , instantané , comme volé par surprise : le cycle des saisons, les « trois amies du poète » : la fleur de cerisier, les cristaux de neige et la lune; la tradition poétique est là, aussi bien dans les haiku que dans les peintures, soieries, paravents , céramiques . Ce cheval au crépuscule, sorti d'un étang est à la fois présent et fantôme, le bleu de l'étang et le rouge du soleil étant parfaitement suggérés par la « couverte » de la céramique
Cette période foisonnante sur le plan de la créativité , en termes d'architecture, de mobilier, de décoration, de mode, bref, de toutes les formes d'arts plastiques, a marqué l'ensemble des artistes de tous les continents; le Japon y a trouvé une nouvelle fécondité , très particulière , alliant la tradition ancestrale , à une étonnante jeunesse.
En conclusion, je cite Owen Jones, toujours lui: « Ce serait acte de suprême folie que de tenter d'établir de nouvelles théories de l’art, ou de former un nouveau style, sans l'aide du passé. Ce serait méconnaitre tout d'un coup l'expérience de milliers d'années et renoncer à l'amas de trésors de connaissances qu'ils nous ont laissés. Nous devons au contraire considérer comme notre héritage tous les travaux du passé qui ont été couronnés de succès, et, sans les suivre aveuglément, il faut les employer comme guides pour découvrir la vraie voie ».
L'art japonais a su parfaitement réaliser ce principe , intégrant passé et modernité , tout comme l'Art nouveau ou l'Art déco .
Les illustrations de cet article sont tirées du dossier de presse de l'exposition, des deux ouvrages de l'excellente collection « Art nouveau designs et Japanese pattern » de Pepin Press et de
Owen Jones : La grammaire de l'Ornement chez l'Aventurin . J'ai aussi été très intéressée par le blog sur l'Art Nouveau « Des Chardons sous le Balcon »http://art-nouveau.style1900.net/
Informations pratiques :
Les arts décoratifs japonais face à la modernité
Maison de la Culture du Japon, jusqu'au 23/12/10
101, quai Branly, de 10h à 19h du mardi au samedi .
Louis Vuitton : luxe , lumière , et poésie par Marie-Anne Chenerie
Le Musée Carnavalet présente une exposition :Louis Vuitton et Paris , qui nous montre les débuts de la famille Vuitton , depuis l'arrivée à Paris du jeune Louis , comme apprenti malletier , jusqu'au superbe magasin phare de l'avenue des Champs- Elysées , en passant , par les bagages de l'impératrice Eugénie et le Maison Vuitton, rue des Capucines : cette exposition est agréable, parfois drôle ( on y présente la malle indispensable du parfait gentleman de l'époque, avec 22 pièces de vêtements de base, dont … 18 paires de mouchoirs) , et nous porte à rêver : une malle pour tout : le chapeau, les médicaments, le pique-nique et même... le lit pliant ! Voilà du luxe bien organisé, vos chaussures, brosses, flacons et miroirs, dont bien sûr vous ne vous séparez pas , même pour un voyage en Afrique , ne risqueront pas de se briser ou de se perdre .
Mais quel est le rapport avec Paris? Je suis restée sceptique ; certes, la mise en scène, à grand renforts d'expositions universelles et de montages photographiques des vues de la capitale, au demeurant très bien faits, tente de nous y faire croire . Oui, cette exposition aurait aussi bien pu trouver sa place dans tout autre lieu ou musée , ou magasin , de Paris ou d'ailleurs ….
Je vous conseille donc d'aller plutôt à la tombée de la nuit vous promener enhaut des Champs-Elysées , devant le magasin Vuitton[ : depuis le 5 novembre , la vitrine est un hommage à la fête des Lumières en Inde,Divâlî. Pour l'histoire, cette fête considérée comme le nouvel an hindou est célébrée lors de la nuit la plus sombre de l'année, lorsque la nouvelle lune de novembre, aussi appelée "lune noire", est invisible, On célèbre la victoire du bien sur le mal , mais aussi la prospérité et le commerce : à Divâlî, les commerçants arrêtent leurs comptes. Le quatrième jour, le mari offre des cadeaux à son épouse (un sac Vuitton ? non, pas forcément !) et on porte des habits neufs.
Vuitton a confié à l'artiste Rajeev Sethi la décoration des vitrines, qui s'ornent de motifs traditionnels ainsi que de colonnes de malles de papier ajourées ou repeintes aux couleurs chaudes. Un événement qui permet au malletier de mettre en avant sa relation privilégiée avec le pays, dont les maharajas étaient de fidèles clients au début du siècle. Et nous retrouvons, en filigrane, comme dans ces papiers huilés illuminés en transparence, ces motifs asiatiques ( japonais ? ))qui constituent les motifs si célèbres des objets Vuitton , et cette impression de milliers de bougies.
C'est un moment merveilleux, dans le froid, la pluie , le bruit des Champs- Elysées, une impression de chaleur et de légèreté , de poésie, de luxe et de simplicité .
J'aime tout particulièrement ce contraste entre la «vraie» malle, un contenant, fermé, mystérieux, lourd, rigide, solide, tourné vers ce qu'il renferme, et ces malles de papier , ouvertes, translucides, rayonnantes , nous offrant leurs intérieur lumineux . Nous comprenons alors que ce que nous aimons dans une malle, c'est ce qu'elle renferme , la surprise de ce que l'on trouve en soulevant son couvercle, et qui peut être aussi surprenant et merveilleux qu'un flot de lumière une soir d'hiver à Paris .
Les illustrations de cet article sont tirées du site Louis Vuitton, des visuels de l'exposition «Voyage en capitale, Louis Vuitton et Paris», de l'ouvrage «Grammaire de l'ornement» de Owen Jones et de photos personnelles .
Informations pratiques :
Exposition "Voyage en capitale, Louis Vuitton et Paris", du 13 octobre au 27 février prochains. Musée Carnavalet, 23 rue de Sévigné, 75 003 Paris , du mardi au dimanche, de 10h à 18, entrée 7 €
Magasin Louis Vuitton : 101 Champs Elysées, 75 008 Paris
Georges Rousse aime les lieux qui ne vivent plus, abandonnés, hôpitaux désaffectés, espaces vidés de leurs habitants, et qui attendent, souvent victimes de saccages, une réhabilitation ou la pelleteuse qui les détruira.
Ces espaces déserts, Georges Rousse en analyse méthodiquement les volumes, les éclairages, et les utilise pour ses installations à la fois délicates et fortes. Il transforme pour un instant éphémère, ces locaux chargés d’un passé, qui deviennent alors sujet de ses photographies. Il captera ainsi le moment où l’endroit sera habité de formes géométriques colorées, nettes et parfaites. Le couloir qui va à la morgue de l’hôpital Sabourin, à Clermont-Ferrand, s’inscrit dans un cercle ouvert au niveau de la verrière du plafond. Les lieux souvent glauques, se transforment et sont magnifiés de ce travail, ils donnent l’impression curieuse et réconfortante de trouver ainsi leur ultime destinée.
La galerie Catherine Putman présente actuellement des dessins et aquarelles utilisés par Georges Rousse dans les étapes préparatoires de son travail. Avant d’intervenir sur un site, Georges Rousse recherche différentes solutions alternatives qui seront confrontées aux contraintes de l’endroit. Au Brésil à Paraty, les risques de marée ont demandé l’utilisation d’un treillis de lattes de bois colorées au sol à la place des bandes de peintures qui étaient prévues. La circulation des personnes et la lumière ont également impliqué un changement des emplacements décidés initialement.
Georges Rousse était samedi 6 novembre à la galerie Catherine Putman, il en a habillé certains murs d’une cartographie à sa manière, et devant les traces de ses « Pérégrinations » passées ou restées en état de projet, il se montre souriant, abordable et disponible aux questions. Une exposition « Architectures » des photographies résultantes de ses installations commencera le 12 novembre à la galerie RX, donnant l’autre dimension de l’œuvre de cet artiste contemporain qui « n’investit pas les lieux » à la façon d’un guerrier, mais y fait surgir l’autre réalité qu’il a su percevoir.
Informations Pratiques :
Georges Rousse « Pérégrinations » jusqu’au 15 janvier 2011, Galerie Catherine Putman 40 rue Quincampoix 75004 Paris, de 14h à 19 H du mardi au samedi, 01 45 55 23 06.
Georges Rousse « Architectures » du 12 novembre 2010 au 15 janvier 2011, Galerie RX 6 rue Delcassé 75008 Paris, de 14h à 19 H du mardi au samedi, 01 45 63 18 78.